Roman – Editions du Rouergue
17 aout 2013
17,50 € – 541 pages
Quatrième de couverture :
Célia est arrivée seule, à la fin de l’été.
Livrée à elle-même dans la vieille maison, elle attend sa mère. Le village est toujours pareil, perdu au fond de la vallée, avec ses montagnes couvertes de forêts et son lac noir.
Leur retour réveille de vieilles histoires.
Celle d’une grand-mère à la réputation sulfureuse.
Car ici, tout le monde se connaît depuis toujours.
On s’aime trop ou on se hait et ce sont les hommes qui font la loi, par la force s’il le faut.
Pour découvrir ce qui se cache sous la surface des choses, elle devra se tailler un chemin , entre mensonges, et superstitions.
Et se faire louve pour ne pas être proie.
Mon avis :
En ouvrant ce livre, je ne m’attendais surtout pas à cela. En fait, je ne sais pas ce à quoi je m’attendais mais vraiment pas ça, pas ce cocktail explosif de tout ce qui est bon dans la littérature young-adult, pas ces personnages hauts en couleurs, pas ces sentiments profonds. Et au final, je suis ravi de ne pas avoir eu quelque chose de banal puisque là, on est très loin du banal et très près du génie.
Au début, je pensais être face à un livre fantastique, mais au final, je me suis rendu compte que non. J’étais face à un livre qui ne pouvait entrer dans une catégorie puisqu’il est si plein, si complet, si éclectique qu’au final, on se dit que ce livre n’entre nul part et en meme temps partout. A vrai dire, il est pour les adolescents mais je pense que les adultes et mêmes les seniors pourront le lire tellement il est riche et intéressant.
On rencontre Célia et Alice au fur et à mesure de l’histoire et on apprends rapidement à les aimer tellement elles sont humaines mais aussi en pleins questionnement, bouillonnement même. Je les ai vite apprécié mais j’ai toutefois pris du temps à les cerner puisque l’élément central de leurs relations est enfoui dans un mélange mystique des plus mystérieux.
Quant au village, je n’ai rien à redire, sa description était des plus banales avec en plus une atmosphère plombante, une anxiété qui se sentait à chacun des mots de la description. C’en était quasiment effrayant puisque ce village repose sur tellement de secrets qu’il fait peur. Cette ambiance est tellement lourde qu’on apprends à l’apprécier peu à peu tout en découvrant ce qui se cache derrière tant de brouillards.
J’ai trouvé l’écriture de Stéphane Servant vraiment grandiose ; certes, elle est simple mais soignée et j’ai trouvé cela vraiment intéressant de voir à quel point l’auteur écrit de manière correcte et belle. C’est simple mais cela fait son effet. J’aimerais beaucoup lire autre chose de cet auteur qui est vraiment agréable à lire ! Son sens de l’intrigue est vraiment intéressant puisqu’à travers ce roman l’auteur est sorti des sentiers battus pour explorer une nouvelle forme plus complexe et plus fascinante de la littérature YA. Je le conseille à tous bien évidemment d’autant plus qu’il est français et que c’est rare.
La fin boucle la boucle. C’est vraiment le mot puisque toute l’histoire se dévoile et la vérité nous saute à la gorge. L’auteur termine sur une petite note très réflexionnel (je sais que ce mot n’existe pas, mais c’est vraiment le mot que je voulais utiliser). Elle nous donne ainsi matière à reflexion pour la suite et c’est génial.
Juste avant de terminer, je souhaite évoquer les personages. Certes, ils sont adorables mais la raison est qu’ils sont différents, ils pensent différemment, ils réfléchissent plus peut-être mais ils ont un petit (ou pas) truc qui diffère et qui sort du lot et ça nous les rends d’autant plus attachants qu’ils vont cultiver cette différence.
Un roman entre fantastique et contemporain, à lire de sept à soixante-dix sept ans. Ce roman vous fera réfléchir comme il l’a fait sur moi tout en vous fascinant devant ce reflet de l’humanité que constitue ce roman. Vous verrez que le pire n’est pas toujours celui que vous pensez.
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